Dans un rapport de 2011 de la DIR (Direction des Routes) Ouest, on lit :

« Ce réseau est particulièrement exposé au risque la prise à contresens : 1200 km de chaussée séparées, près de 350 échangeurs et 50 aires: environ 400 points d’échanges soit une moyenne d’1 point d’échange tous les 3 km. La prise en contre sens est un phénomène plutôt fréquent: en 2010, plus de 140 signalements enregistrés par les forces de l’ordre soit en moyenne un signalement tous les 2 à 3 jours »

- En France, 77% des accidents liés à des contre-sens se déroulent hors autoroutes mais sur des 2X2 voies sur des réseaux dits ouverts.

  --> Le réseau Breton est donc particulièrement exposé

- 95% des accidents générés par des prises en contre sens génèrent des accidents graves ou mortels : un accident sur 4 est mortel (0,6% pour l’ensemble des accidents) soit 42 fois plus !!!.

- 50% des contre sens sur le réseau Breton sont dû à une entrée par une bretelle de sortie.

 --> Démonstration de l’insuffisance de sécurisation de ces accès pourtant à cibler prioritairement.

- 70% des accidents se déroulent la nuit

 --> les panneaux de signalisation restent non adaptés en visibilité (à l’exception de quelques secteurs tests).

- Les accidents liés aux contre sens sont presque toujours le fait de personnes dîtes « diminuées » : alcool (60%), drogue , désorientation de personnes âgées (en hausse).

 --> Et pourtant des dispositifs de signalisation et architectures d’entrées restent le plus souvent non adaptés à ce type de conducteurs « diminués ».

- Sur les dernières années on estime ( source SETRA) que le nombre de tués par an se situe entre 40 et 60 sur tous les réseaux confondus. 

 --> Et pourtant, alors qu’il s’agit d’un problème bien ciblé, avec des solutions de préventions étudiées et réalistes, cette question ne figure pas parmi les priorités d’action.

- Face à la prise de conscience du problème, la décision majeure de la DIR ouest en 2011 est la création d’un observatoire des contre sens ….

  --> Ce qui signifie que malgré la prise de conscience de la gravité du problème, une phase d’observation expérimentale de 3 ans 2011-2012-2013 … est programmée avant toute action significative étendue au réseau concerné.

- Dés 2008, une étude très complète du SETRA (Service d’Etudes techniques des routes et autoroutes) sur les contre-sens soulignait les manquements et proposait des solutions. Dans le texte :

La proposition qui est faîte ici () vise les dispositifs statiques visibles de jour comme de nuit, à savoir une signalisation horizontale et verticale. Elle nécessite une autorisation de la DSCR. Le dispositif ainsi mis en place sur les bretelles de sortie serait systématique .Il comporterait: 

- 2 panneaux de type B1à l’extrémité de la bretelle ( 1 à gauche , 1 à droite)

- 2 mains levées basses sur la sol d’un modèle déjà utilisé en Europe ()

- Une flèche au sol , rétro réfléchissante , de grande dimension , indiquant le bon sens de circulation()

 --> Et pourtant à l’exception de quelques points test, les points d’accès ne sont toujours pas équipés alors que l’investissement est mineur et les risques induits inexistants.

- Concernant les dispositifs dynamiques visant à détecter et prévenir les usagers menacés par le contre sens . Le réseau autoroutier dispose du média radio pour l’information, des possibilités de blocage des péages, d’annonce par panneaux lumineux dynamiques.
Sur les réseaux 2X2 voies : Rien ou presque et une inertie quasi totale.

L’étude du SETRA encourage même ouvertement cette inertie  : «  Globalement ces systèmes sont très peu utilisés dans le monde et leur usage doit être très certainement être réservés à des cas très particuliers et rarissimes » « coûts importants d’installation et de maintenance, garantie de bon fonctionnement, dépendance d’un système de détection pas toujours irréprochable, danger éventuel pour les usagers circulant dans le bon sens ».

Pourquoi ce qui est appliqué largement sur le réseau autoroutier en terme de message d’avertissement serait inapplicable sur un réseau 2X2 voies dont la dangerosité s’avère plus importante ?

Pourquoi alors que la fiabilité des technologies progresse rapidement, la question de leur fiabilité est posée ?

 --> Et pourtant les services de gendarmerie et de secours sont unanimes. Le contre sens nécessite une détection puis une information quasi immédiate des usagers en danger. Les dispositifs tests ont pourtant des résultats plutôt probants. Vous avez dit inertie ?

 --> Bien que les technologies de l’information embarquée évoluent ( GPS, téléphonie mobile ),ces outils ne sont absolument pas intégrés dans une réflexion opérationnelle. Insupportable pour les victimes !